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- Brouillon -
21 octobre 2006

Nietzsche - La vision dionysiaque du monde


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La vision dionysiaque du monde
(Nietzsche, Folio Essais, 1870) :
http://johannfr.free.fr/J/viewtopic.php?t=150

Petit texte de Nietzsche qui peut servir d'introduction à La naissance de la tragédie et qui est resté inconnu de son vivant. Contrairement à ce que laisse supposer le titre, Nietzsche va plutôt tenter de décrire la fusion des deux forces esthétiques grecques (ce qui donne naissance à des passages pas tristes ^^). Il s'enflamme même à un moment en parodiant Rousseau et son mythique "Conscience ! Conscience ! Instinct divin !" ("Pitié, étrange masque de l'instinct vital !" chez Nietzsche) mais le résultat est aussi mauvais que celui de Kant avec le "devoir".

Texte délicat, moins lorsqu'il aborde séparément le dionysiaque et l'apollinien que lorsqu'il tente d'en montrer la fusion. L'attirance de Nietzsche pour le dionysiaque semble créer une sorte de déséquilibre constant en la faveur de celui-ci face à l'apollinien (non pas que la volonté schopenhauérienne ne soit pas le coeur du monde, mais plutôt l'impression que l'apollinien reste illégitimement subordonné au dionysiaque) - mais il n'est sans doute pas aisé de faire une écriture tragique.

Rapidement :
- Traces d'une opposition Nietzsche/Platon car le premier considère que le vrai est laid, répulse, est effrayant (dionysiaque).
- Nietzsche souligne bien que la musique, la poésie, la peinture... ne sont pas des arts en soi mais des moyens au service de l'artiste (donc, par extrapolation, l'art peut surgir dans d'autres domaines).
- Place sur le même plan le sublime et le ridicule (d'où la confusion dûe à l'interprétation qu'on peut faire face à un acte : nommer le ridicule sublime et vice-versa).
- Si les Grecs parvenaient à surmonter leur acuïté pour la souffrance dans l'art apollinien, c'est parce qu'ils désiraient la vie dans sa totalité (d'où leur reconnaissance de la souffrance, de l'absurde, du dionysiaque) et ainsi la plaçait plus haut que tout : leur "volonté" de vivre était puissante. Au contraire, je suppose, du Dieu chrétien qui, par ses reproches, ses impératifs et ses punitions, ne cesse d'appuyer le sentiment d'indignité de l'homme (la Chute, la Faute), le privant ainsi d'une guérison de la vie à la manière apollinienne, tout en diminuant son talent pour la souffrance.

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